Rencontre d'une génération [PV]

18h35 : le bar se vidait pour profiter d’un bon repas entre amis, ou en famille, seuls quelques habitués restaient là pour mon plus grand plaisir. Je me laissais choir sur ma chaise en regardant ma salle dans un sourire protecteur, déjà 15 ans que je tenais l’établissement de ma famille, je n’avais pas vu le temps passé, prenant mon cahier de compte je notais tranquillement jusqu’à ce que de nouveau clients arrivent, je commençais à les servir gardant pour moi un petit rire reconnaissant des membres de la triade avec des italiens entrain de rire.

Mes parents avaient eu une bonne idée, avoir un coin neutre, une zone ou les gens pouvaient se poser sans risquaient quoi que ce soit, un terrain ou les dirigeants pouvaient se retrouvés conclure des affaires ou bien des entendes ou trêves sans songer à rajouter de l’huile sur le feu. Je me mordis la lèvre en posant ses doigts sur mon épaule frôlant ainsi la brûlure dans mon dos. Elle était là pour me rappeler ce que j’avais perdu, mais aussi ce pourquoi je me battais. Je me concentrais à nouveau sur mes commandes qui venaient d’arriver, alors que la porte du bar s’ouvrit à nouveau.

Elle regarda vite fait autour d’elle avant de se diriger vers moi, je finissais de préparer mes commandes alors que mon regard se porta sur elle. Il ne me fallut que quelques secondes pour faire le tri dans les personnes que je pouvais connaitre. Je poussais un petit soupire proche du ricanement en reconnaissant aisément la fille d’Alessandro. Ce vieux sénile me montré à chaque fois qu’il le pouvait des photos de sa fille, me vantant ses mérites, parfois je laissais mes yeux se levé au ciel en secouant ma tête dépitée. Je ne me doutais pas qu’elle puisse un jour avoir une place importante dans la famille même si ce papa gâteau avait une trop grosse tendance à la caché et surprotéger.

Alors qu’elle me passait commande je déposais mes bières sur un plateau pour que Gabrielle puisse les ramenait aux clients, me détournant alors de ma petite sœur de cœur pour regardait l’héritière je fis un petit signe discret à un mercenaire que j’avais engagés avant de m’approcher jusqu’à être devant elle.

-Bonjour Giulia, je te fais ça oui, mais il faudrait que tu te déleste de ton arme, dans mon bar aucune personne n’est armés.

Je lui montré alors Tristan à qui j’avais fait signe.

-Tristan peut te la mettre de côté et tu la récupéras après quand tu partiras, comprends bien que ce n’est pas que pour toi, tout le monde est à la même enseigne.

Je savais qu’elle comprendrait elle était sans aucun doute une femme intelligente quoique elle risquerait de pas apprécier ma demande, mais j’étais chez moi et c’était moi qui avait établis les règles tout le monde s’y plié jusqu’au Cho Hai (celui qui s’occupe des affaires externes et de la médiation dans la triade) ce n’était donc pas elle qui allait me faire plié. Je me retournais pour préparer sa boisson le temps qu’elle se décide ou non à poser son arme dans le « vestiaire » que j’avais prévu à cet effet

Je reconnaissais bien là les manières d’Alessandro, et je gardais un sourire presque fraternel, il la protégeait mais en même temps misait énormément sur elle. Ce qui était tout un boulot à supporter lorsqu’il venait boire un verre de whisky après la fermeture du bar. J’avais beau lui offrir la même bouteille pour son anniversaire chaque années il rechignait à le boire ailleurs qu’avec moi, en fumant un de ses hideux cigares. Pourtant je ne pouvais nier que ces moment-là me plaisait et me redonnait l’impression d’avoir une famille. Je n’avais plus la mienne depuis bientôt quinze ans, je n’avais pas besoin de regarder la date pour savoir que c’était bientôt la date fatidique. Je jouais nerveusement avec la bague que je n’avais pas quittée voyant Tristan partir.

Tristan, ce petit bout de jeune homme qui pourtant était plus jeune qu’elle, avait été terrifié les premières fois où j’avais fait appel à lui. A présent il était devenu un mur insondable au plus grand bonheur de Kyoya qui l’avait entrainé pendant des jours. Je me retournais pour préparer un verre pour moi, un simple cocktail à base de jus de fruits, non que je n’aime pas boire mais je préférais éviter quand que je n’étais pas enfermer chez moi avec un pot de glace banane petite de chocolat entre les cuisses et bonne bouteille d’alcool. En générale je fêtais mes anniversaires ainsi que les fêtes familiales de cette façon. Revenant à la jeune femme me parlant de son père je riais au surnom qu’il m’avait donné.

-Il ne lâche pas l’affaire avec ce surnom débile, il appelait déjà ma mère ainsi, mais elle avait de magnifique cheveux roux donnant l’impression lorsqu’elle s’énervait qu’ils volaient autour d’elle. Mais je prends ça pour un compliment qu’il me nomme ainsi, c’est comme un hommage à ma famille.

Je levais mon verre, comme pour porter un toast avant de boire une gorgée en soupirant de plaisir, je rajoutais alors à la suite.

-Tu imagines pas à quel point il parle de toi, ah une chose est sure, personne connait ton visage mais on sait tous que tu es belle, intelligente et que tu fais des études oh ça croit-moi il le rabâche chaque fois. Bon j’ai un avantage, moi j’ai vu des photos de toi.

Je sirotais tranquillement mon verre appréciant aussi cette heure en basse influence, les gens voulaient seulement profiter de cette soirée d’été et je m’y attelais comme je le pouvais.

J’esquissais un sourire, préférant rire à ses questionnements. Me redressant et posant mon verre sur le comptoir, je croisais mes bras sur la poitrine réfléchissant aux mots que j’allais dire. Je ne voulais pas qu’elle se méprenne sur mes intentions, ni qu’elle pense que je pouvais être une menace.

-Est-ce que tu connais un peu l’histoire des O’Ceallaigh ? Je ne pense pas, tu es née que vers l’arrivée des Russes… Et bien, ma famille est très ancienne dans le quartier, elle date des premiers arrivant Irlandais, on a était sur les bans de la pègre pendant un moment, on a même bossé avec des italiens aussi… Bon je vais pas te faire un cours d’histoire mais vers les années 80/85, les Costello sont revenu en force, du moins de façon officiel après avoir prospéré pas mal de temps dans l’ombre pour s’assurer un bon appuie, et ma famille a décidé de devenir neutre, on avait pas assez de monde mais on avait les contacts pour être influent…

Je tournais ma bague nerveusement à mesure que je racontais l’histoire de cette zone mais aussi ma vie, mon passé, et mon futur.

-Je suis née en plein dedans, je suppose que c’est comme toi avec ton père, tu recopies, tu apprends, on t’élève pour ça aussi…Je pense que c’est une seconde nature pour moi, et puis je tiens à garder cette zone le plus neutre et stable possible. Vois ça plus par fierté mal placé, ou bien pour un hommage à mes parents défunts. Est-ce que ça répond à ta question ?

Je me préparais un autre verre, lui en proposant un nouveau au passage. Mon esprit vagabonder ne faisant pas attention à la sonnerie du téléphone du bar, c’est Gabrielle ma serveuse à mi-temps qui répondit à ma place, me secouant pour que je réponde. Lui adressant un regard de remerciement je pris le téléphone pour entendre dans un accent italien un juron angoissé. Je n’avais pas besoin de plus pour dire dans un rire avant de poser le verre à l’héritière italienne.

-Elle est avec moi, ne balise pas, et non ne vient pas, si elle ta semé c’est pas pour rien. Laisse la vivre, je m’assurerai qu’elle rentre en un seul morceau chez elle. Ciao.

Je raccrochais alors avant de revenir vers la jeune femme.

-Et bien et bien et bien, tu as fait peur à ton pseudo garde du corps apparemment il n’arrive pas à te joindre, ni à te trouver dans tout le quartier….